Jean-Louis Rizzo a mis un joli coup de projecteur sur la Catalogne

Organisée par le service des Relations européennes en guise d’introduction à la 16e Fête de l’Europe qui mettra à l’honneur la Catalogne du 1^er au 3 juillet, cette présentation richement illustrée a captivé la trentaine d’auditeurs présents.

Professeur agrégé d’histoire ayant enseigné à l’Institut d’études politiques de Paris et au lycée de Montargis, l’orateur spécialiste des IIIe et IVe Républiques a quitté son domaine de prédilection pour éclairer l’assistance sur la Renaissance catalane, cette période faste pour l’identité catalane située entre 1860 et 1936 où commence l’obscurantisme de Franco.

C’est dès le 12^e siècle que s’affirme la culture catalane, qui peut se développer sans entraves jusqu’au 18^e siècle où Philippe V supprime tous les privilèges des Catalans ; un étouffement qui s’est prolongé jusqu’au début du 19^e siècle, expose Jean-Louis Rizzo en introduction, avant d’évoquer l’essor de l’industrie textile, qui représentera un quart du PIB de l’Espagne en 1914, accompagné d’un impressionnant dynamisme démographique qui voit la population de Barcelone passer de quelque 200 000 habitants vers 1850 à un million en 1930 au moment de la 2^e Exposition universelle.

Cette Renaissance de la culture catalane commence à travers la poésie et le théâtre et se déploie avec le Modernisme – représenté notamment par les architectes Antoni Gaudí et Lluís Domènech i Montaner –, puis le « Noucentisme », qui prône, après les « excès individualistes » de l’Art nouveau, un retour au classicisme et à l’idéal collectif. Illustré de nombreuses photos, l’exposé de Jean-Louis Rizzo a rendu très présentes les beautés de la ville de Barcelone.

L’historien a ensuite brossé à grands traits le catalanisme politique et évoqué des figures fondatrices comme Bonaventure Carles Aribau et son Ode à la patrie, ou Valentí Almirall qui créa le premier journal en langue catalane en 1879, puis les conservateurs Josep Torras y Bages et Enric Prat de la Riba, la Ligue… Une évolution complexe faite d’avancées, de reculs, de trahisons, de courants divers, qu’a esquissée Jean-Louis Rizzo pour un public non averti mais désireux de mieux connaître les tenants actuels de l’autonomie catalane.