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Un 11-Novembre à l’unisson
Vendredi 11 novembre, sous un ciel clément, les Amillois sont venus nombreux au cimetière du centre-bourg pour célébrer le jour anniversaire de l’Armistice de 1918 et rendre hommage à tous les Morts pour la France.
Autour de Gérard Dupaty, maire d’Amilly, de ses adjoints et conseillers municipaux, se sont notamment recueillis le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, et des élus du Département, dont Christophe Bouquet.
Aux côtés des représentants des différentes associations d’anciens combattants, des adhérents de la Maison des jeunes (MJA) ont également porté le drapeau et témoigné par leur présence de l’importance du devoir de mémoire dès le plus jeune âge. Des élèves de l’école du Clos-Vinot et du collège Schuman, accompagnés de leurs enseignants, ont lu avec émotion des lettres de poilus. Et des élèves de l’école de musique ont joué sous la houlette de leur professeur.
Après les différentes interventions des plus jeunes, furent transmis les messages de l’Office national des combattants et victimes de guerre (par Louna de la MJA), de l’Union nationale des combattants de Montargis-Amilly, mais aussi de M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Mme Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire. Le maire d’Amilly a bien sûr pris la parole, soulignant lui aussi, avec gravité, le contexte très particulier de ces célébrations en 2022.
Discours de Gérard Dupaty, maire d’Amilly :
Il y a 104 ans, l’armistice du 11 novembre 1918 mit un terme aux atroces combats de la Première Guerre mondiale. Depuis 1922, la date du 11 novembre est un jour de commémoration nationale. Voilà donc cent ans que la République célèbre dans tout le pays la Victoire remportée en 1918 au prix de centaines de milliers de vies, et qui mena à la paix – une paix malheureusement provisoire.
Il y a dix ans, cette date est aussi devenue un jour d’hommage rendu à toutes celles et tous ceux – civils ou militaires – qui sont « morts pour la France », que ce soit en opération extérieure dans des conflits actuels, ou dans des conflits anciens.
Et ce jour du Souvenir est commun à de nombreux pays d’Europe et du Commonwealth, qui ont combattu côté à côte, mais aussi aux États-Unis qui honorent à cette occasion leurs vétérans.
En 2022, cet hommage à l’unisson prend une tonalité bien particulière.
La Russie, ancienne alliée de la Triple-Entente qui combattit à nos côtés jusqu’en mars 1918, représente - au cœur-même de l’Europe - une menace sans précédent depuis le dernier conflit mondial.
Pourtant, il y a seulement 4 ans, le 11 novembre 2018, à l’occasion du centenaire de la fin de la Grande Guerre, Vladimir Poutine était à Paris, sous l’arc de Triomphe où brûle la Flamme du Souvenir, aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel et du président américain Donald Trump. À ces ennemis d’hier réunis pour honorer la mémoire des anciens combattants, le président Emmanuel Macron avait lancé : « Additionnons nos espoirs au lieu d'opposer nos peurs ».
Quatre ans plus tard, la peur saisit l’Europe de toute part.
En envahissant l’Ukraine, Poutine a précipité son pays, et son peuple, dans une guerre fratricide abjecte. Et en s’obstinant dans son dessein mortifère, c’est la paix de l’Europe tout entière qu’il menace.
Parallèlement, les populismes partout se renforcent. Ils sont désormais au pouvoir en Italie, où plane l’ombre ravivée de Mussolini, dont certains ont la nostalgie.
Mais qu’apprend-on de l’histoire ?
Qu’a-t-on appris des horreurs des deux guerres mondiales ?
La mémoire est-elle si courte qu’il suffit de deux générations pour, de nouveau, se laisser bercer par les discours extrêmes, pour oublier les souffrances endurées, pour renier la mémoire de celles et ceux qui se sont battus contre la barbarie, pour notre liberté à tous ?
En ce 11 novembre 2022, souvenons-nous ensemble, avec gravité et solennité, des sacrifices de nos pères, de nos grands-pères, de nos arrière-grands-pères. La liberté qu’ils ont défendue, nous leur devons de la chérir et de la défendre à notre tour. Et cette liberté passe par la fraternité. C’est notre patrimoine européen commun.
L’ancien président de la République tchèque, le grand dramaturge Vaclav Havel, a dit « La sauvegarde de notre monde humain n’est nulle part ailleurs que dans le cœur humain, la pensée humaine, la responsabilité humaine. »
Cultivons cette responsabilité, pour nous-mêmes, pour la France et pour l’Europe !
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